J’ai pu pendant trois années profiter d’un enseignement professionnalisant et centré sur la maîtrise de tous les supports médiatiques. Au gré de mes reportages, mes compétences se sont consolidées de manière régulière. Des compétences que j’ai pu confronté au cours de mes stages à la réalité du monde professionnel. Je me sens donc de mieux en mieux armé pour répondre aux contraintes majeures du métier de journaliste.
Tout d’abord, ma pratique n’a cessé de s’améliorer grâce à mes expériences quotidiennes sur le terrain. Plongé dans la réalité du métier, j’ai appris à me débrouiller même lorsque les réponses ne venaient pas à moi. Les conférences critiques ont été des séquences nécessaires de remise en question et d’auto critique. L’analyse permet en général de ne jamais faire deux fois la même erreur. Sur le fond, j’ai appris à traiter des sujets variés. Savoir évoquer l’actualité dans tous ses domaines est primordial pour le reporter. Aussi, j’ai appris à développer une qualité essentielle pour affronter le monde du travail : La force de proposition. Il s’agit d’être capable d’adopter une vision particulière de la manière dont l’actualité peut être traiter. Pro actif, le journaliste se doit de réfléchir aux multiples manières d’aborder un sujet.
Mon attrait pour les sujets d’actualités, ma curiosité notamment pour tous les thèmes d’ordre économique, juridique et politique, sont essentiels à la construction d’un bon sujet. La culture générale est sans nul doute une base qui doit s’étoffer tout au long d’une carrière pour être pertinente. Tout aussi important, j’ai renforcé ma confiance en moi et mon sens du contact avec les différents interlocuteurs rencontrés lors des reportages. Les cours de prise de parole en public ont été un élément moteur de ma progression et je me sens désormais beaucoup plus à l’aise dans cet exercice.
Mettre son interlocuteur à l’aise, l’aider à formuler son propos et rendre le reportage attractif est aussi très important pour la qualité du reportage. En radio notamment, on se trouve confronté à des personnes qui pour certaines ont l’habitude du micro. Ces dernières savent formuler un message facilement diffusable, dans d’autres cas, il faut aider l’interviewé et l’orienter par nos questions de manière à lui faire exprimer un message clair. J’ai aussi appris à m’écarter de la communication à laquelle le journaliste est souvent confrontée lors de ses reportages. Pour accéder à l’information, il faut passer un cap. Je pense avoir réussi à le passer en travaillant la pertinence de mes questions. J’ai aussi pris conscience du pouvoir que ce métier concède au travers du vecteur puissant qu’il constitue. Cela implique donc pour le journaliste de porter une grande et parfois lourde responsabilité sur ses épaules. Le travail du journaliste se doit d’être rigoureux, il ne peut travailler dans l’approximatif. Fournir une information juste et vérifiée est en somme tout autant rigoureux qu’exaltant.
Pour conclure, je dirai que ces 3 années m’ont permis d’acquérir les compétences techniques nécessaires à l’exercice du métier de journaliste. Elles me confortent dans mon choix de carrière et au travers des expériences professionnelles (stages notamment) qui m’ont permis de faire valider ces compétences auprès de professionnels. La reconnaissance d’un statut affirmé de journaliste reste encore à acquérir mais je me sais sur la bonne voie. J’ai acquis à la fois auprès des personnes que j’ai interviewées et grâce au retour constructif et positif de mes tuteurs suite à mes reportages l’envie de ne jamais rien lâcher dans cette carrière professionnelle. Bien évidemment, à la fois la technique et l’aisance orale ne sont pas les seules armes nécessaires, je sais que le métier nécessite un travail de recherche et une mise à niveau constante des connaissances culturelle afin de servir avec passion le droit à l’information. Depuis tout petit, je suis attiré par le métier de journaliste. Très jeune, j’admirais cet homme qui semblait savoir. Celui que l’on écoutait exposer des faits, argumenter sur des points de vue, ou même défendre des théories.
En rentrant dans l’école, j’ai appris les bases de ce métier. Et quand je repense à cette image que je me faisais plus jeune, je me dis qu’elle est assez éloignée de celle que je me fais aujourd’hui. Je garde cette image enfantine du journaliste, mais j’ai découvert ici d’autres raisons qui ont fait mûrir ma vocation. En allant régulièrement sur le terrain au cours de mes reportages, j’ai rencontré des individus aux vies complètements opposés. Des personnages, ou des gens « lambda ». Dans une même journée, j’ai souvent échangé avec les « pour » et les « contre ». J’ai pu parler avec ceux qu’on accuse, ceux qu’on défend.
En fait, j’ai accédé à la possibilité d’avoir toutes les cartes en mains pour me faire mon propre avis sur une question. Ce métier nourrit selon moi ma curiosité intellectuelle. J’aime connaître la multitude d’avis qui peuvent découler d’un sujet. Le métier de journaliste aspire à mettre sur un pied d’égalité tous ces avis tout en les mettant en perspective. Il s’accompagne d’un travail d’analyse. J’aime tenter d’accéder à ce rôle de médiateur des opinions. Le journalisme essaie dans une vision idéalisée de donner des éléments concrets qui permettent d’élaborer des travaux d’analyse pertinents. Je l’ai un peu évoqué précédemment, ce métier est aussi fait de rencontres. C’est à mon sens tout le charme de ce travail. Il me vient souvent l’idée en partant échanger avec un interlocuteur, que ce dernier va surement m’apporter quelque chose. Il est exaltant de se dire que cette activité nous oblige tous les jours à retravailler notre manière de penser. Elle nous pousse à nous remettre en question, sur nos idées, nos convictions. Ainsi, on n’arrête jamais d’apprendre quand on est journaliste.
Aussi, on facilite l’apprentissage de nos concitoyens. Le journalisme est un métier de transmission essentiel dans une société. Il contribue au bon fonctionnement de la démocratie. Je suis animé par ce désir d’informer autrui. L’idée d’être lu et de devenir un support de réflexion est jouissif. Evidemment le poids sur les épaules du journaliste vient dece pouvoir de transmission. La rigueur qui nous incombe valide notre légitimité et notre crédibilité. Ce métier nous apporte donc un bon nombre de choses que je considère comme des privilèges. Il nous permet bien évidemment d’être au contact d’un monde qui semble constamment évoluer. Nous découvrons chaque jour des nouvelles choses. Des nouvelles idées. Le journaliste est naturellement loin du sentiment de routine que peuvent procurer certains métiers. Il côtoie des personnes acteurs de changement, souvent porteurs d’une vision.
Pour capter l’attention de son lecteur, le journaliste se doit d’être subtil et fin. Il peut s’appuyer sur l’humour ou sur un ton plus solennel. C’est un créatif, un artiste. J’aime ce cadre libre que nous offre ce métier. Si nous suivons certaines règles pour écrire nos articles ou réaliser nos vidéos, nous sommes complètement indépendants quant à la manière d’organiser nos idées. Il y a donc une part de nous dans chaque article que nous écrivons ou chaque reportage que nous réalisons.
J’aimerais aussi m’arrêter sur cet attrait que j’ai développé pour chacun des médias enseignés dans cette école. Je vais m’attarder précisément sur deux exemples. La presse écrite tout d’abord, c’est l’exercice le plus dur à mon sens car nous ne nous appuyons que sur nos mots pour transmettre nos messages. C’est aussi le plus grisant car il y a mille et une façons d’amener une idée et chaque écrit est ainsi unique. La radio fait appel à notre capacité à incarner nos propos, j’aime ce média ou il faut savoir interpeller directement l’auditeur en lui donnant l’impression de se mettre à sa place. Il faut savoir toucher son public et développer son côté « acteur ». Au moment de parler dans un micro, je ressens toujours cette montée d’adrénaline. Elle agit comme une montée d’air venu de l’intérieur de l’estomac.
J’ai gardé pour la fin ce qui me semble le plus essentiel. C’est l’élément central qui explique mon amour pour ce métier. Ma passion pour l’écriture. Depuis mon plus jeune âge, j’éprouve un grand plaisir à développer mes pensées à l’écrit. J’aime raconter des histoires.« Bien » écrire n’est pas simple, mais lorsqu’on ressent du bonheur à laisser sa plume s’exprimer, on est déjà plus loin de l’angoisse de la feuille blanche. Le journalisme permet donc de lier mon goût pour l’écriture et mon esprit d’analyse. Il met à profit mon ouverture d’esprit en mettant à ma disposition la richesse et la variété des contacts humains qui alimentent les débats de société. En repensant à ma vision enfantine du journaliste, je me rends donc compte que je n’avais pas pris en compte toutes les choses que ce métier signifiait. Je n’avais pas imaginé tous les moments de joies et de plaisir qu’ils pouvaient m’apporter. J’ai pris conscience de ce qui me faisait véritablement aimer de travail. Aujourd’hui, j’ai une irrésistible envie de poursuivre dans la voie que j’ai choisi et de voir ou celle-ci me mènera.
Ces années à l’EDJ ont été grandement formatrices pour moi, aussi bien au niveau professionnel, qu’humain. Si j’ai appris les bases d’un métier passionnant, j’ai développé mes connaissances, mes idées et mon ouverture d’esprit. Dans la panoplie d’enseignements proposés, tous m’ont apporté quelque chose. Surtout, aucun enseignant ne m’a laissé indifférent. J’ai pu effectuer des stages passionnants dans des rédaction de radios aussi bien régionales que nationales. J’ai rencontré des personnes extraordinaires au cours de mes reportages. J’ai aussi une pensée pour mes amis de promotion. Ces derniers ont toujours su apaiser la frustration des instants difficiles pour ne révéler à mes yeux que le positif. Enfin, j’ai une grande pensée pour cette école que je m’apprête à quitter. Celle-ci m’a vu grandir et a contribué à l’homme un peu “amélioré” que je suis devenu. Je l’en remercie pour cela.