La radio pour Marie-Cécile Nogues : « C’est magique ! »
Après des études à l’Ecole Du Journalisme, Marie-Cécile Nogues est aujourd’hui directrice d’antenne pour une radio locale : Nice Radio. Egalement professeure dans l’école qui l’a formée, elle partage son amour de la radio. Entretien.
Aujourd’hui c’est une évidence, vous êtes passionnée par le journalisme et vous le pratiquez depuis des années. Mais était-ce si évident à la sortie du lycée ?
Non, pas du tout ! J’ai fait plusieurs années d’études avant cela ! J’ai dans un premier temps tenté la fac de droit car mon frère s’y plaisait. Mais en réalité, ce n’était pas ma tasse de thé ! Alors, après deux ans de droit, j’ai fait un master d’anglais. C’est d’ailleurs pendant les cours d’actualités internationales que le journalisme a commencé à s’imposer comme une évidence. J’ai ensuite naturellement tenté le concours après mon master et l’aventure a commencé !
Quel était à l’époque votre journalisme de référence ? Pourquoi ?
Quand j’étais étudiante, je suivais de très près la presse écrite, c’était ma routine. Ce n’est qu’après avoir commencé l’Ecole Du Journalisme que la radio est devenue une évidence et elle l’est toujours !
Pourquoi avoir choisi la radio plutôt qu’un autre media ?
La radio est tellement intéressante ! Elle s’actualise à souhait. On peut changer et mettre à jour les actualités très rapidement. Et j’ai toujours aimé la qualité du mot et le rythme que l’on donne à l’intonation. Tout passe dans la voix, c’est magique !
Où avez-vous signé votre premier contrat journalistique ?
Ma première carte de presse et premier contrat journalistique m’ont été donnés lorsque je travaillais pour TSF Jazz. J’étais leur journaliste.
Comment apprend-on à faire de la radio ?
On apprend en travaillant, en trouvant son rythme, en arrivant en n à poser sa voix ! C’est un exercice très difficile qu’il faut pratiquer quotidiennement.
Vous êtes directrice d’antenne sur Nice Radio depuis 2012, pouvez-vous expliquer en quoi cela consiste-il ?
Être directrice d’antenne et des programmes c’est faire des choix. Il faut choisir la programmation et prendre des responsabilités. Il faut de créer un cahier des charges en début d’année a n de le soumettre au Conseil Supérieur d’Administration (CSA) pour validation.
Ce poste nous oblige à rencontrer des secteurs d’activité différents comme les sociétés de production de jingles par exemple. Ensuite, il faut avoir en tête ce que l’on veut créer pour notre radio. Il faut être en relation avec les labels, découvrir des artistes, et j’en passe… C’est un métier très complet et passionnant !
Il-y-a-t-il des études types pour faire ce métier ?
Oui ! Il est préférable de passer par une Ecole de Journalisme pour apprendre les bases du métier avec de vrais professionnels.
Quel est l’événement d’actualité qui vous a le plus marqué en tant que journaliste dans votre carrière ?
Malheureusement, ce sont les attentats de Nice… il faut rester neutre alors que c’est un événement qui nous touche directement. C’était très difficile.
Faire de la radio, cela relève-t-il obligatoirement d’une vocation ?
Pas forcément. On peut se découvrir un amour du média au début de ses études. Bien-sûr, il y en a qui entrent entrent directement dans les écoles avec une seule idée en tête : faire de la radio. Les autres, le découvrent petit à petit et s’y attachent progressivement.
Quelles sont les qualités requises pour être journaliste radio ?
Il faut, comme tout journaliste, être curieux et ne pas se satisfaire de « l’à peu près. » Il faut être rigoureux, ne pas se démonter quand on doit faire du son. Il faut être attaché au détail et surtout réussir à le transmettre au micro. L’articulation est essentielle également.
Quelle est la pire erreur qu’un directeur d’antenne puisse faire ?
Il y en a plein ! Mais je ne vous dirai pas tout ! Il faut garder un peu de mystère…
Après plus de dix ans de carrière, est- ce toujours la même adrénaline qui vous anime chaque matin ?
C’est une adrénaline différente. Quand on commence dans le métier, on se lève à 3h pour faire les matinales et organiser sa journée a n d’avoir des intervenants. On travaille douze heures sans problème ! Mon poste a évolué, maintenant j’accompagne davantage et je guide. Mon rôle, c’est d’écouter et de garder une ligne éditoriale claire.
Quelle est la personne que vous rêvez d’interviewer ?
C’est difficile de faire un seul choix. J’aimerais interviewer plusieurs présidents, le Pape, Strauss Khan… Sincèrement, je ne pourrai pas choisir !
Vous avez obtenu votre diplôme de journaliste à l’Ecole Du Journalisme de Nice. Aujourd’hui vous y travaillez en tant que professeure. Pensez-vous que les étudiants ont toujours la même passion que lorsque vous y étudiez ?
Je ne suis pas sûre.. J’entends des étudiants me dire que l’orthographe n’est pas importante, que la précision d’un événement n’est pas nécessaire ou encore que lire la presse n’est pas une obligation. C’est étonnant… Mais je pense qu’il n’est pas nécessaire de comparer. Il s’agit d’une génération différente et le futur nous dira bien s’ils y arriveront !
Pourquoi avoir choisi d’enseigner ?
On me l’a proposé ! Je l’avoue, je n’y serais jamais allée de moi même. Mais cela me donnait l’occasion de changer ma routine, alors je me suis dit pourquoi pas ?
Si vous deviez décrire le fait d’être professeur à l’EDJ en trois mots, quels seraient- ils ?
Challenge, écoute et patience.
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux futurs journalistes ?
Accrochez-vous, bossez, car cela ne va pas être facile ! Faites-vous remarquer en stage et ne vous contentez pas du moyen. Soyez sérieux et volontaires !
Anne-Lise Tricoche